La prématurité ou « bébé né trop tôt »

La prématurité est définie par l’OMS par une naissance avant 37 SA
La prématurité peut être subdivisée en trois catégories
La prématurité moyenne de 33 SA à 36 SA+6 jours
La grande prématurité de 28 SA à 32 SA + 6 jours
La très grande prématurité avant 28 SA

Plus l’enfant né prématuré, plus ses fonctions vitales sont immatures :

  • Immaturité des tissus respiratoires : avant 33 semaines d’aménorrée, cette immaturité nécessite une assistance respiratoire mécanique et l’administration de surfactant pour déplisser les poumons. Lorsque la prématurité est prévisible, la future maman peut avoir reçu en ante natal, une ou deux cures de corticoïdes pour accélérer la maturation pulmonaire des bébés.
  • Immaturité des tissus cérébraux : il n’y a pas de geste curatif à faire, c’est une attitude expectative avec une surveillance échographiques et des électro-encéphalogrammes réguliers pendant au moins les 4 semaines qui suivent la naissance pour s’assurer de la présence ou non de séquelles neurologiques
  • Immaturité des tissus digestifs : cela concerne autant la motricité, la digestion que l’absorption. L’alimentation devra donc être adaptée en fonction de l’âge gestationnel de naissance. Avant 32 semaines les enfants sont nourris par sonde gastrique par un tuyau plongeant jusque dans l’estomac
    L’alimentation par le lait maternel est possible et même recommandé chez les prématurés, si le ou les enfants n’ont pas encore le réflexe de succion, la maman pourra tirer son lait qui sera donné à ses enfants soit via la sonde gastrique, soit via un DAL (dispositif d’Aide à l’Allaitement). Il est parfois nécessaire d’enrichir le lait maternel ou de lactarium.
    Progressivement, le prématuré acquiert le reflexe de succion, de déglutition lui permettant d’être nourri au sein ou au biberon.
  • Immaturité rénale : nécessite une surveillance des fonctions urinaires et parfois pour les plus prématurité l’injection d’érythropoïétine (indispensable à la fabrication des globules rouges) synthétisée normalement par le rein.
  • Immaturité hépatique : l’immaturité du métabolisme de la bilirubine entraine chez les prématurités très souvent une jaunisse ; le traitement consiste en une photothérapie pour éliminer l’excès de bilirubine en attendant la maturation des fonctions hépatiques.
  • Immaturité artérielle : il existe durant la vie fœtal un canal dit « canal artériel » qui relie l’aorte et l’artère pulmonaire. Ce canal s’obstrue normalement à la naissance ; chez le prématurité ce canal peut rester ouvert nécessitant si le traitement médicamenteux ne suffit pas une intervention chirurgicale.

Les média ont trop tendance à banaliser la prématurité :
il est exact qu’on arrive à sauver des bébés à 25 SA
mais les cas sont rares et les séquelles à vie trop fréquentes.

Avec une grossesse gémellaire, il y a deux risques de prématurité :

  • la prématurité naturelle puisque la femme n’est pas faite pour porter deux enfants à la fois et la prématurité induite : rupture prématurée des membranes ou travail prématuré spontané ;
  • la prématurité induite par l’équipe médicale en raison des complications plus fréquentes chez ces patientes.

Presque la moitié de futures mamans de multiples accouchent prématurément.
Le risque de prématurité est très augmenté pour les grossesses triples.

Mais il y a prématurité et prématurité. Accoucher de deux beau bébés à 35 SA n’est pas aussi grave que d’accoucher de prématurismes à 27 SA.

Une étude menée en 1997 par le Pr Emile Papiernik a montré que si le repos ne diminuait pas le risque de prématurité, il permettait néanmoins d’en retarder l’échéance. Une réduction d’activité maternelle (au travail mais aussi à la maison) vous permettra peut être d’allonger votre grossesse ; toute journée de gagnée est un risque en moins pour vos enfants : il n’y a pas de meilleure couveuse que le ventre d’une mère.